Par Sabine
Aujourd’hui on part à la découverte d’une femme et d’un homme. Un sacré duo qui a osé misé sur son rêve.
ALV: Donc moi je m’appelle Anne-Laure Vincent (ALV), je suis une femme entrepreneuse, maman de quatre enfants. J’ai donc fondé avec Christophe ici présent Marmiton et aujourd’hui je suis sur une nouvelle aventure qui s’appelle Alternative Digitale (http://alternativedigitale.com).
CD: Et moi je suis Christophe Duhamel (CD) et le papa de Marmiton un joli bébé qui a maintenant plus de 18 ans et moi je suis toujours chez Marmiton.
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1) Quel était votre rêve/projet ?
CD: Moi mon rêve c’était de faire quelque chose d’utile d’apprendre pour moi et d’apprendre aux autres à apprendre quelque chose. Ca c’était vraiment le truc qui m’intéressait avec en plus le fait de travailler dans un secteur qui m’amuse, qui m’intéresse.
ALV: Moi je n’avais pas forcément au départ de rêve. On a le droit de pas avoir de rêve. Pour moi, c’était de bien faire ce que je faisais et puis il y a eu une rencontre. Ma vie ça a été beaucoup de rencontres importantes, des opportunités et l’envie de prendre l’opportunité là où elle est, de plonger et puis après on verra.
2) Comment votre projet s’est invité dans votre quotidien ?
CD: Ca s’est fait très progressivement. Je pense que le rêve on l’a en soi mais il y a des éléments, des opportunités, il y a un contexte qui fait qu’on va pouvoir passer à l’étape suivante.
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Les bonnes rencontres
CD: Et nous on était un peu dans ce contexte-là, on travaillait ensemble sur un sujet qui nous permettait de faire des choses. Ca nous a donné envie d’aller plus loin et de porter ce projet qui était au départ un simple module d’échange de recettes sur une logique beaucoup plus grande. Mais sans jamais imaginer forcément ce que ça allait devenir. On se disait il y a un truc à faire mais on se disait pas qu’on va devenir les rois du pétrole avec çà. On avait pas forcément conscience de ce qu’on allait faire, on avait juste l’envie de faire des choses ensemble, ça c’est très important.
Anne-Laure parle de rencontre mais c’est vrai que la rencontre, c’était aussi entre nous qui bossions déjà ensemble à ce moment-là. On bossait à l’époque sur des choses qui étaient intéressantes mais pas toujours aussi intéressantes que ce qu’on aurait voulu. On s’est dit mais pourquoi on prend pas un sujet qui nous plait vraiment et on essaie d’aller plus loin sur ce sujet-là. Ca s’est pas mal fait autour de çà, cette envie de faire quelque chose qui nous plaisait vraiment et encore une fois qui était utile. Ca c’était formidable.
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L’envie d’amener les femmes sur internet
ALV: Ca, c’est la version de Christophe que je corrobore complètement. Mais je vais en donner une autre un peu plus personnelle. J’ai commencé toute à l’heure en me présentant, en disant que j’était une femme. Moi, à l’époque en effet, on travaillait pour nos clients dans leur stratégie internet. On était avant les années 2000 et moi ce qui me désolait, c’était de voir le peu de fréquentation féminine sur internet.
Amener les femmes sur internet avec des sujets qui les concernent en tout cas qui les intéressent et qui sont concrets pour elles, dans leur vie de tous les jours à savoir faire à manger et cuisiner. Ca me semblait déjà une première approche on va dire dans cette notion un peu pédagogique d’emmener, d’engager les femmes sur le terrain du web. Aujourd’hui, elles sont plus que présentes. C’était le premier point.
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Valoriser les femmes qui aiment cuisiner
ALV: C’était quelque part aussi inconsciemment un coup de gueule. L’envie de dire que une femme qui cuisine, c’est pas « bobone » à la maison. C’est une femme épanouie qui aime cette passion qui est la cuisine, qui aime et qui veut faire respecter quelque part, tout ce qu’il y a autour de la cuisine c’est à dire une certaine forme de don de soi, d’intérêt de l’autre, de l’envie de bien manger, etc. Et un moment pour soi aussi.
Donc, c’est un peu tout ça que j’avais envie de faire reconnaître à travers ce projet qui était le projet Marmiton. D’où l’importance de la rencontre parce que quand on est sur un projet aussi engagé, on a vraiment envie de le faire avec des gens en qui on a confiance et qui vont changer la donne. Et qui partagent les mêmes valeurs, ça c’est essentiel.
CD: Ce pourquoi ça a pris, on en était pas conscient à l’époque mais on partageait un ensemble de valeurs qui étaient similaires. Et pour moi l’identité d’une entreprise et d’une marque, ce sont les valeurs qui sont derrière. Ca c’est quelque chose de fondamental. Si on commence à être incohérent et s’il n’y a pas une cohérence entre les valeurs des gens qui pilotent le projet et la marque ça peut pas marcher. Et nous on avait cette chance que ça marche naturellement.
ALV: Mais on a aussi travaillé.
3) Et quelles résistances, freins, avez-vous rencontré par rapport à cette évolution ?
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L’inertie
CD: L’inertie. La nôtre déjà parce que moi dans ma famille tout le monde travaille dans la fonction publique. J’ai que des profs, des gens qui travaillent à l’Education Nationale qui sont des supers métiers. L’idée même d’être dans une création d’entreprise, ça parlait à personne chez moi et même pour moi, c’était pas quelque chose auquel j’avais pensé un jour avant. Je m’étais jamais projetée là-dedans. J’y pensais même pas.
Et en fait, c’était pas plus mal parce qu’au final ça m’a empêché de rentrer dans tous les clichés de « j’ai créé une entreprise je lève des fonds,…
On n’était pas du tout là-dedans. On était dans une logique complètement atypique je pense, qui était « on fait les choses, au fur à mesure, on fait comme on le sent ». Comme on n’avait pas de repères, comme on n’avait pas de « gens » pour nous montrer ce qu’il fallait faire, on a fait comme on le sentait et je pense que c’était beaucoup mieux comme ça. Toi, tu as une expérience différente, en tout cas c’est comme ça que je l’ai vécu.
Et aujourd’hui, on vient beaucoup me voir pour me demander des avis pour la création d’entreprise. Je dis aussi aux gens de se faire confiance, de ne pas être dans les modèles, les diktats mais plus de se faire confiance et d’écouter la petite voix qu’on a en soi.
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Le risque
ALV: Pour moi, dans les freins, donc il y a en effet tout ce qu’a dit Christophe. Donc moi je suis pas de la fonction publique mais pas loin.
Je pense qu’ily a eu des freins personnels, liés à la posture de la femme et comme tu dit ce diktat un petit peu de qu’est-ce que doit faire une femme. Est-ce qu’elle peut prendre le risque d’être chef d’entreprise versus s’occuper de sa famille ou être on va dire dans une entreprise plus confortable. Parce que l’entrepreneuriat quoi qu’on dise c’est absolument tout sauf du confort, c’est avant tout du risque.
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Frein relatif au secteur de la cuisine
ALV: Le deuxième frein, c’est un frein on va dire de la société par rapport à notre thématique et à cette notion de recette de cuisine. Marmiton, c’est une marque connue maintenant il n’y a plus de problème. Mais à l’époque, on était confronté au fait qu’on passait pour ne pas être sérieux. En fait, se battre contre cette « cuisine des grands chefs » sans être contre mais en expliquant qu’il y avait une autre voie qu’il fallait reconnaître et qui était la cuisine de tous les jours et qu’elle était tout aussi importante.
C’était un vrai challenge en tout cas pour moi et j’aime les challenges c’est ce qui me motive. Mais c’est vrai qu’au quotidien, construire Marmiton, c’était aussi construire cette marque avec des valeurs comme l’a dit Christophe en essayant de débloquer ces freins. Je pense que pour moi ce qui est intéressant dans l’entrepreneuriat, c’est d’arriver à débloquer les freins qui existent et qui sont conscients ou inconscients.
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Les contingences
CD: Et en fait dans un pays comme le notre, il faut le dire en France, le problème n’est pas tant de gagner de l’argent mais un problème de frein conscient. En France, on aime bien mettre les gens dans des cases en fait je pense qu’il faut à un moment donné arriver à dépasser justement les cases. A sortir un petit peu de toutes ces choses « t’as fait tel diplôme tu vas faire telle carrière dans telle boite ».
Ce monde-là il est derrière, aujourd’hui on est dans un monde où de toute façon tout ça est en train d’exploser et va exploser de plus en plus vite et les cartes sont complètement rebattues en permanence. Donc tant qu’à faire autant ne pas s’encombrer de ces contingences qui de toutes façons ne sont plus vraies demain..
4) Est-ce que vous avez un souvenir d’un tilt pour passer à l’action qui a été assez décisif pour vous ?
CD: Il y a eu deux choses.
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Un coup de pied aux fesses
CD: On était hébergé par la boîte dans laquelle on travaillait au départ. On n’avait pas encore crée de société. Notre patron nous a dit « c’est sympa avec votre truc mais ça me bouffe la bande passante des clients, il va falloir commencer à payer ». Il nous a juste donné un grand coup de pied aux fesses pour qu’on se bouge, pour qu’on commence à créer une structure et qu’on se structure.
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Le grand saut
CD: Ca a été quand il a fallu se jeter à l’eau et passer à plein temps, ca a pris du temps parce qu’au départ ça rapportait absolument pas assez pour qu’on puisse se salarier. Donc, il a fallu attendre quelques années.
ALV: On dira pas qui a fait le grand plongeon en premier:)
CD: Justement j’avais le recul nécessaire pour en parler:) Et c’est Anne-Laure qui la première a eu la démarche de justement partir et de s’y mettre à plein temps. J’ai suivi quatre mois après.
ALV: J’ai travaillé pour que tu puisses me suivre:)
5) Avez-vous une citation, un credo qui vous inspire particulièrement ?
CD: C’est tout simple, c’est toujours une question qui revient et qui aide parfois à remettre les choses en en place.
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« Est-ce que tu veux avoir raison ou est-ce que tu veux être heureux(se) ?
CD: Et en fait si tu veux avoir raison, tu es plus dans le domaine de l’orgueil et est-ce que tu veux être heureux, pour moi c’est est-ce que tu veux vraiment être à l écoute de ce que tu ressens ?
Et pour le coup, j’étais beaucoup plus dans le côté structuré, intellectuel. Et Anne-Laure, elle avait une espèce d’instinct pour un tas de choses. Et en fait, j’ai trouvé que ça lui donnait une force absolument remarquable et avec le temps je m’en suis inspiré.
ALV: Moi, en fait il y a deux citations, leitmotivs qui m’interpellent. La première, c’est mon côté un peu combatif.
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C’est la citation de De Lattre de Tassigny: « Ne pas subir ».
ALV: Donc, ça pour moi c’est vraiment important, c’est toujours avoir en tête que la vie est bourrée d’épreuves. En fait, là où on se réalise c’est en surmontant les propres épreuves que nous avons, qu’il y a toujours une solution. Il ne faut pas subir les choses, même la difficulté il faut pas subir, il faut la prendre comme une opportunité.
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Citation de Gandhi: « si tu as des rêves ou si tu crois en quelque chose va jusqu’au bout de ce que tu crois sinon tu es malhonnête vis-à-vis de toi et de la société. »
ALV: Donc, c’est un peu cet état d’esprit aussi moi qui m’interpelle.
CD: Pour moi, on ne fait bien que quelque chose qu’on aime faire.
ALV: C’est ce que j’ai découvert avec toi!
CD: Moi en tout cas, je n’ai jamais été capable d’être bon dans quelque chose que je n’aimais pas faire. Ca demande un tel effort, on prend pas de plaisir.
OTR: Merci tous les deux pour ce partage très inspirant.
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Les clés pour un entrepreneuriat réussi:
1) Etre utile
2) Apprendre pour soi et transmettre aux autres
3) Dans un secteur inspirant
4) Avoir l’ambition de bien faire ce que l’on fait
5) Favoriser les rencontres
6) Avoir l’audace de saisir les opportunités
7) Se connecter à ses envies = stimuler son énergie
8) L’énergie (= l’action) précède la matière (= contexte +)
9) Ne pas attendre d’être au top pour se lancer
10) Etre authentique avec l’autre permet un autre possible
11) Cibler son activité sur ce qui plait vraiment à soi
12) Au-delà de soi, agir aussi pour les autres
13) Assumer ses convictions pour se différencier
14) Contrer l’inertie
15) Se faire confiance
16) Accepter le risque
17) Dépasser ses freins
18) Agir pour déclencher l’étape d’après
19) Suivre sa détermination
20) Vouloir être heureux(se) plutôt que d’avoir raison
21) S’inspirer des autres pour mieux avancer plus vite
22) « Ne pas subir » De Lattre de Tassigny
23) « Croire en quelque chose et ne pas le vivre est malhonnête » Gandhi
24) Choisir ce que l’on aime faire pour être bon
25) Tout faire pour décupler son énergie plutôt que l’inverse
On évolue ensemble !